18 de fevereiro de 2008

Boas novas para o futuros imigrantes de nível superior.

Préoccupé par la pénurie de travailleurs dans plusieurs secteurs d'activités au Québec, le premier ministre Jean Charest a annoncé hier (08/02/2008) la création d'un fonds de cinq millions de dollars afin de soutenir la stratégie de mobilité de la main-d'oeuvre, tant avec le reste du Canada qu'outre-frontière.

«Nous devons travailler ensemble pour apporter des solutions au défi majeur que représente la nécessité d'attirer des travailleurs au Québec. Notre capacité à relever le défi aura un impact direct sur la qualité de vie de tous les Québécois au cours des prochaines années», a déclaré M. Charest, qui prenait la parole devant les membres du Conseil interprofessionnel du Québec, qui regroupe les 45 ordres professionnels.

Le fonds de cinq millions disponible jusqu'en avril 2009 doit permettre notamment aux 45 ordres professionnels de mettre en place des outils de référence pour faciliter la reconnaissance des compétences des travailleurs formés à l'extérieur du Québec. Les sommes seront administrées par l'Office des professions du Québec.

Ce fonds s'ajoute aux crédits de quatre millions dont bénéficie le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC) pour la reconnaissance des diplômes et des compétences acquis à l'étranger. Des quatre millions inscrits au budget 2006-07, seulement 760 000 $ ont effectivement permis de soutenir des projets mis en avant par des ordres professionnels. Les sommes restantes ont été dépensées par le MICC dans ses activités d'intégration.

Peu de résultats

Jusqu'à maintenant, les mesures adoptées ont vraisemblablement peu d'applications concrètes compte tenu de l'objectif de permettre aux immigrants d'accéder au marché du travail. Par exemple, le Barreau du Québec a offert une journée de formation sur les fondements du droit au Québec à des nouveaux arrivants. Le Collège des médecins a conçu un document d'information disponible sur son site Internet sur les étapes à franchir pour obtenir un permis d'exercice.

«Cela donne comme résultat que nous avons signé 22 ententes avec des ordres professionnels. Le gouvernement est proactif dans ce dossier», a fait valoir en conférence de presse Yolande James, la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles.

Le budget du MICC prévoit également cette année un fonds de quatre millions pour les activités et les projets des ordres qui s'ouvriraient aux nouveaux arrivants. De cette somme, 622 000 $ ont été octroyés à l'Ordre des ingénieurs dans le cadre d'une entente signée hier.

Par cette entente, l'Ordre des ingénieurs mettra à la disposition des candidats à l'étranger un outil d'évaluation de leur propre dossier. Chacun saura quelles sont les démarches qu'il devra entreprendre pour obtenir un permis d'exercice: connaissance du cadre réglementaire, préparation à l'examen professionnel.

Le nombre de spécialités en ingénierie complexifie le travail. Actuellement, le traitement d'une demande de permis dure de huit à dix mois. Le président de l'Ordre des ingénieurs, Zaki Ghavitian, souhaite réduire les délais à quatre mois grâce au soutien financier obtenu. Depuis dix ans, le nombre de demandes de permis provenant de travailleurs étrangers est passé de 176 en 1996 à plus de 900 en 2006. Quelque 10 % des membres de l'Ordre des ingénieurs sont issus de l'immigration.

Ces mouvements sur le front de l'immigration ne sont pas étrangers à la vision développée par le Parti libéral du Québec (PLQ) au cours des dernières années. En septembre dernier, lors d'un conseil général de son parti, Jean Charest avait associé l'immigration à la prospérité économique du Québec. Il s'était engagé à lever les obstacles à la reconnaissance des diplômes et des compétences de la main-d'oeuvre étrangère.

Aussi, en début de semaine, l'un des trois groupes de travail mis sur pied par le PLQ sur l'économie a soumis l'idée de créer un bureau d'un commissaire, responsable notamment de recevoir les plaintes contre les ordres professionnels «relativement à la reconnaissance des qualifications professionnelles des immigrants reçus».